Sillveolia |
Citation de Le telegramme :
Quimperlé. Spectaculaire accident sur la RN 165
.Des milliers de morts, hier matin, sur la voie express, à la hauteur de Quimperlé. En réalité, il s'agissait de poulets, transportés par un semi-remorque qui a fini sa course dans le fossé.
C'est vers 5h15, en pleine nuit, que l'accident s'est produit à la hauteur de Quimperlé, près du pont de Trélivalaire. Un premier camion, qui était parti d'Angers pour livrer des volets roulants à Quimper, s'est immobilisé sur la bande d'arrêt d'urgence à la suite d'un problème technique. À peine dix minutes plus tard, alors que les deux occupants du premier véhicule étaient encore dans leur cabine, un semi-remorque de 40 tonnes, transportant 9.000 poulets vivants, a surgi. Propriété de la société guipavasienne Trans-Avi-Ouest, il avait pris livraison de son chargement dans un élevage de Peillac (56), et il se dirigeait vers l'entreprise Doux de Châteaulin. En passant à sa hauteur, le «semi» a accroché brutalement le premier véhicule, qu'il a mis hors d'usage, avant de se coucher dans le fossé, 50 mètres plus loin. «On a été bien secoués», confiera, un peu plus tard, l'un des chauffeurs angevins. «Notre camion a fait un bond d'au moins dix mètres et mon siège s'est retrouvé tout près du volant». Mais par chance, personne n'a été blessé. Intervenus rapidement, les pompiers de Quimperlé ont évacué vers l'hôpital les trois chauffeurs concernés. Ils y ont subi quelques examens, avant de revenir sur les lieux de l'accident.
Volatiles dispersés
Quant aux gendarmes, ils ont, dans un premier temps, laissé libre une voie de circulation, avant de bloquer totalement la voie express dans le sens Lorient-Quimper, entre 8h30 et 12h30. Il fallait, en effet, dégager les deux camions et surtout évacuer les poulets. Ce ne fut pas une mince affaire. Outre les 3.000 à 4.000 volatiles qui avaient péri dans le choc, des milliers d'autres, blessés ou prostrés, étaient dispersés sur la chaussée, sous le «semi» ou encore dans le fossé et les bosquets où ils avaient trouvé refuge. Tout le monde s'y est mis, y compris les pompiers et les gendarmes, pour récupérer les poulets un par un ou deux par deux et les remettre dans leurs cages dégradées, placées ensuite sur un autre camion. Quant aux cadavres, ils ont été entassés dans une benne, tandis que l'entreprise Le Lann, de Scaër, utilisait de gros moyens de levage pour remettre le «semi» sur ses roues. Le camion angevin avait été évacué beaucoup plus tôt dans la matinée. La circulation avait été déviée à hauteur de Kerfleury, en Rédéné, mais cet accident a provoqué pendant plusieurs heures d'importants ralentissements sur les axes secondaires.
Photo :
Jean-Jacques Baudet |
Pauvre poulets |